Pour convaincre un employeur que vous avez les atouts du poste à recruter, mettez-les tous de votre côté : préparation de l’entretien, comportement, look et gestuel pendant celui-ci ; rien ne doit être négligé.
L’entretien reste un des instruments de sélection les plus répandus mais il répond de part et d’autre à des techniques de communication bien précises qui, si elles sont maîtrisées, rendent celui-ci structuré, fiable et valable. Il faut donc éviter, pendant l’entrevue, de faire les erreurs les plus flagrantes. Les recruteurs préparent leurs entretiens avec minutie …les candidats doivent eux aussi, s’y rendre avec une préparation maîtrisée.

> Le recruteur :
Son but est de « calibrer » le candidat en cueillant les informations données par celui-ci. Le recruteur amène le candidat à être assez à l’aise pour que celui-ci laisse tomber ses défenses et laisse percer sa véritable personnalité. Cette mise en confiance est fondamentale pour l’évaluation. Il garde toutefois le contrôle de l’entretien qui existe depuis le début de celui-ci de façon à éviter les digressions et les pertes de temps.
Il observe alors :

• Le non-verbal : l’expression du visage, la posture du corps, le mouvement des yeux, les gestes, la voix, le ton, le rythme, le débit, le volume, la respiration…
• Le verbal
• Le style social : la personnalité du candidat !

L’entretien se déroule en trois phases : la présentation du candidat, le descriptif du poste et de l’entreprise par le recruteur, puis un dialogue qui permet d’apporter des précisions.

> Le candidat :
Sachez développer l’empathie qui est en vous ! Ce « mode de connaissance intuitive qui repose sur la capacité de se mettre à la place des autres » vous permettra de mieux répondre à l’attente de votre employeur. C’est ainsi que le recruteur lui aussi tente de vous cerner !
L’entrevue est un outil qui vise à recueillir des faits permettant au recrutant de prendre une décision éclairée.
Vous serez donc questionner sur votre comportement passé qui reste en cette étape, le meilleur indice du comportement à venir.

Les trois grands domaines sur lesquels vous serez questionné, sont les suivants :

• Votre savoir, c’est-à-dire votre formation, vos études ainsi que votre développement professionnel : cours, séminaires ou toutes autres formations suivies dans le cadre d’un enrichissement personnel à des fins professionnels.
• Votre savoir-faire, c’est-à-dire vos expériences, votre vécu, vos réalisations professionnelles.
• Votre savoir-être, c’est-à-dire votre personnalité. Vous les ferez percevoir par l’entremise de vos aptitudes, vos centres d’intérêts, vos ambitions. Ce n’est pas toujours le plus facile à faire passer ; il est indispensable de les exposer avec beaucoup d’adresse. Lorsque l’on demande à un DRH ce qui fait la différence entre plusieurs candidats, sa réponse est généralement : la personnalité. Cependant, le recrutant ne doit pas sentir en vous un changement d’attitude à ce moment de l’entretien.

Jour J, Heure H, vous êtes en route pour votre entretien. Inutile de stresser. Commencez par vous dire que le recruteur a lu votre C.V. et votre lettre de motivation. S’il vous convoque, c’est que votre profil l’intéresse. Dans le monde de l’entreprise, pas de perte de temps. C’est donc en toute confiance que vous aborderez votre entretien.

Le comportement :
« La première impression est celle que l’on retient » ; souvenez-vous de cet adage et lisez attentivement nos recommandations recueillies au fil du temps auprès de nos interlocuteurs dans les cabinets de recrutements.

• Ne pas arriver en retard est la moindre des choses. Partez en avance en tenant compte d’éventuels aléas pendant votre trajet. En cas d’imprévu indépendant de votre volonté, prévenez par téléphone.
• Lorsque vous êtes confortablement installé dans l’antichambre du recruteur, ne vous laissez pas trop aller, vous êtes peut-être sous observation : l’hôtesse ou les personnes qui passent et qui sont susceptibles d’être vos futurs collaborateurs. De même, dites-vous que l’entretien ne se termine que lorsque vous êtes dans la rue. « J’apprends beaucoup lorsque je raccompagne mes candidats à la porte », disent les recruteurs.
• Rester vous-même. Vous pouvez éventuellement faire des simulations d’entretien avec des amis, cela vous aidera à avoir plus d’assurance.
• N’arrivez jamais à un entretien trop sûr de vous. Soyez certain de vos compétences, sachez les exprimer en fonction de ce que requiert le poste mais sans adopter une attitude agressive.
• Soignez votre allure, maîtrisez votre image. Dans nos métiers où nous prônons la communication par l’image, c’est indispensable. Habillez-vous en « collant » à l’image de l’entreprise. Mais attention, ne soyez pas looker avec des vêtements de marque trop identifiables ; pour de multiples raisons, vous risqueriez de gêner votre interlocuteur. Chaque entreprise a ses codes vestimentaires.
  Ne portez pas de vêtements dans lesquels vous êtes serrés ou mal à l’aise ; vous devez vous sentir vous-même et confortable afin de vous concentrer sur votre discours.
  Depuis deux ou trois ans, les cabinets d’outplacement ont recours à des conseillers en image personnelle. Plusieurs de nos anciens élèves travaillent dans ce secteur ; n’hésitez pas à nous contacter pour obtenir leurs coordonnés.
• Parler trop est d’une grande maladresse, c’est le signe d’une tension nerveuse intense. Sachez écouter (souvenez-vous, développez l’empathie !) et gérer les silences. La communication ne passe pas que par la parole. Sachez doser vos échanges avec justesse, prenez du recul et capter les signaux subtils chez les autres, même au-delà des mots…. Savoir lire le langage gestuel est très important. Plutôt que de vous limiter à votre intelligence, extrapolez avec l’intelligence des autres. Rappelez-vous que les mots ne pèsent que 7% pendant un entretien alors que l’investissement personnel en vaut 38% et le langage gestuel, 55%.
• Soyez serein et positif. Ne parlez jamais en mal d’une équipe avec laquelle vous avez travaillé ; le monde professionnel est très petit.
• Surveillez votre langage.
• Soyez dynamique, enthousiaste et adoptez un timbre de voix « vivant ».
• Restez franc et sincère ; n’enjolivez pas votre C.V.
• Prêtez une oreille attentive pour répondre avec précision aux questions posées. N’extrapolez pas la suite de l’entrevue. C’est le recruteur qui mène l’entretien. Posez toutefois des questions, allez droit au but, montrez votre motivation.
• Connaissez-vous bien ; cela vous permettra de différer vos réactions afin de les rendre plus digestes et moins impulsives. Sachez identifier tous vos aspects émotifs avant de vous présenter chez un éventuel employeur.
• Lire son C.V. : cela peut rassurer mais c’est à éviter à tout prix. Vous devez connaître votre C.V. par cœur et pouvoir le commenter… uniquement.
• Ne pas aborder trop tôt les questions matérielles ( salaire, avantages en nature, congés, application des 35 heures, mutuelle). C’est le recruteur qui soulèvera la question.
• Evitez de demander au recruteur ce qu’il a pensé de vous. Celui-ci a besoin de « maturer » cette entrevue et ne saurait vous répondre avec justesse.

La gestuelle :
Pendant l’entretien, il vous faudra maîtriser un certain nombre de gestes qui risqueraient de trahir votre angoisse et donner ainsi des indices comportementaux à votre recruteur. Tous ne s’y attardent pas mais mieux vaut malgré tout surveiller sa gestuelle.

• Attention à la façon dont vous êtes assis. Confortablement et stable de façon à pouvoir affronter l’entretien même s’il dure longtemps sans gesticuler. Ne vous asseyez pas sur le bord de la chaise, cela donne l’impression que vous n’avez qu’une hâte, partir. Ne vous avachissez pas non plus dans un fauteuil, vous ne faites pas encore partie de l’entreprise et ne connaissez pas forcément le poste hiérarchique de la personne qui est en face de vous.
• Evitez les bras croisés : le langage gestuel les dénonce comme étant une protection contre l’agresseur ! Difficile de croire alors que vous êtes prêts à prendre des responsabilités pour le poste proposé.
• Ne vous toucher pas la bouche : Là encore, vous serez démasqué très facilement comme n’étant pas très sûr de la véracité de vos dires.
• Ayez un regard franc et direct : C’est un face à face sans agressivité et ne regardez pas par-dessus vos lunettes ; vous renverseriez les rôles, la personne analysée pendant l’entretien, c’est vous !
• Ne serrer pas les mains, ne croiser pas les jambes. Cela dénonce frustration et hostilité. A bannir !
• Surveillez encore que votre stress ne soit pas trahit pour une main ou un pied qui tapote, une mâchoire crispée,…
• Ne vous gratter pas le cou, la nuque ou la tête…signe de perplexité et de doute.
• Enfin, au moment de saluer, tendez une main assurée.
  

Les questions à se poser face à une offre d’emploi :
D’abord, n’hésitez pas à vous auto-évaluer.
Faites le bilan de vos compétences pour cette offre, analysez votre personnalité (correspond t’elle à l’image de l’entreprise ?), estimez votre adaptabilité (suis-je prêt à me déplacer, à déménager ? ), et projetez-vous dans le futur (est-ce vers ce type de secteur que je voulais aller ? Pourquoi ?)

Ensuite commencer à préparer votre entretien et compléter votre analyse en vous renseignant sur l’entreprise recruteuse.
La liste des informations à se procurer pour se préparer à l’entretien :

• Type de l’entreprise.
• Taille ( nombre de salariés)
• Date de création.
• Appartenance ou non à un groupe.
• Activité.
• Produits commercialisés.
• Part à l’export.
• Clientèle.
• Points de vente.
• Noms de ses principaux dirigeants.Et évidemment analysez le descriptif du poste : les tâches principales et annexes, les compétences requises et la formation demandée. Réfléchissez à l’évolution possible de votre carrière.

Tous ses précieux renseignements peuvent vous être donner par différentes sources : un site Internet, la presse (Journal du Textile, dont les dossiers restent consultables à la documentation d’Esmod sur présentation de votre carte d’adhérent à l’Association Des Anciens Elèves), le Service Emplois et Stage d’Esmod et évidemment grâce au réseau des anciens en nous contactant (adae.esmod@free.fr).

Préparez les réponses aux arguments déstabilisants du recruteur :
Par exemple :

• Vous manquez d’expérience :
  • Certes, mais je suis motivé et créatif…
  • Je n’aurai pas de méthodes de travail préconçues et saurai m’adapter plus facilement à l’entreprise.
  • J’en ai dans plusieurs domaines : association, stage, …
  • Qu’entendez-vous par expérience ?
• Vous n’allez pas faire le poids :
  • C’est le manque de personnalité qui crée les difficultés, pas l’âge.
  • J’aime les difficultés, elles me stimulent et me rendent plus performant.
  • Mon dynamisme peut aussi faire évoluer les choses.
  • Je m’adapte avec beaucoup de facilité.
• Vous ne serez pas opérationnel rapidement :
  • Que représentent quelques semaines de formation par rapport au travail et aux idées que je peux apporter au fil des années ?
  • Je peux vous aider à résoudre d’autres problèmes.
  • Un regard neuf peut souvent aider à trouver des solutions.
    

Entraînez-vous à répondre à toutes ces questions. Liste non exhaustive.

• Parlez-moi de vous.
• Parlez-moi de vos expériences professionnelles.
• Quelle est votre situation de famille ? Quel âge avez-vous ?
• Aimez-vous le travail en équipe ? Comment vous jugez-vous ? Quelles sont vos plus grandes qualités et vos plus grands défauts ?
• Qu’est ce qui vous attire dans cet emploi ?
• Qu’est ce qui vous permet de penser que vous réussirez dans cet emploi ?
• Que savez-vous de notre société ? De nos produits ? De nos clients ?
• Que savez-vous de notre concurrence ?
• Parlez-moi de votre formation.
• Quand êtes-vous disponible ?
• Etes-vous prêt à vous déplacer facilement ?
• Aimez-vous les responsabilités ?
• Quel est votre niveau en anglais ? ( Selon votre réponse, attendez-vous à cet instant à continuer l’entretien en anglais)
• Quelles expériences ont le plus contribué à former votre personnalité ?
• Quel est votre style de travail ?
• Quelles sont vos activités extra-professionnelles ?
• Pourquoi nous avez-vous contacté ? Avez-vous d’autres offres ?
• Quelles sont vos prétentions de salaire ?

Et surtout, dites-vous bien que si vous êtes éliminé, ce n’est pas parce que vous êtes mauvais mais parce que quelqu’un d’autre a mieux correspondu au poste et à l’entreprise ! C’est tout. Et comme lorsque l’on fait une chute à cheval, remontez tout de suite. Le plus vous aurez fait d’entretiens, le plus vous serez à l’aise dans cet exercice !