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elles ont créé leur propre site
La présentation de son activité sur le net se propage, et pas seulement pour les grandes entreprises ! On y trouve aussi des PME, des entreprises individuelles et des indépendants. En effet, s'il n'est pas forcément un outil commercial de notoriété ou de publicité, le site individuel présente...
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Analyse d'un contrat de collection - les contrats free-lance
par Maître Anne Saffard, Avocat au Bareau de Paris
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Dans la continuité de larticle relatif au statut social et fiscal des professionnels de la mode exerçant en indépendants, nous vous présentons divers conseils juridiques et pratiques sur les contrats de collaboration « free-lance ».
> 1. Quest ce quun contrat « free-lance » ?
Cest un contrat de collaboration entre un prestataire non salarié et un client. A la différence du contrat de travail, le prestataire est libre de lorganisation de son travail et de la gestion de son temps, en dehors de tout lien de subordination à légard de son client. Il est rémunéré par des honoraires et cotise lui-même auprès des organismes sociaux.
> 2. Pourquoi établir un contrat écrit ?
Lécrit est essentiel, non seulement à titre de preuve de la collaboration, mais aussi pour en fixer le contenu et éviter ainsi des litiges ultérieurs.
Il est donc hautement recommandé détablir un contrat avant le démarrage des prestations. A défaut de contrat, le minimum est dadresser au client une proposition commerciale (ou un devis) décrivant les modalités de lintervention (prestations fournies, coût, délais) et de lui demander den retourner un exemplaire avec la mention « bon pour accord », la date, le cachet de lentreprise et la signature dune personne habilitée.
Solliciter létablissement dun contrat ou lémission dune confirmation de commande nest pas une demande anormale mais, au contraire, un gage de sérieux et de professionnalisme. Aussi, face à un client réfractaire à toute forme dengagement écrit, quels que soient les motifs allégués par lui, la plus grande prudence simpose.
> 3. Sachez avec qui vous contractez !
Avant de signer avec un client que vous ne connaissez pas, il est utile de sinformer en consultant par exemple le serveur Minitel des Tribunaux de Commerce ( 08 36 29 11 11 entreprises françaises) ou le 3617 Euridile (entreprises françaises et étrangères). Vous y trouverez des renseignements précieux tels que : date de création de lentreprise, chiffres clé, existence éventuelle dune procédure de redressement judiciaire, qui vous permettront dévaluer la solvabilité de lentreprise et déviter des déconvenues.
> 4. Quelles sont les clauses majeures à faire figurer dans le contrat ?
Les clauses les plus importantes sont celles relatives aux prestations commandées par le client, aux conditions financières et aux délais.
4/1. La description des prestations :
Cette partie du contrat, qui en constitue le cur, doit naturellement être précédée dune discussion avec le client, en vue de définir ses besoins, quantifier le travail à accomplir et pouvoir ainsi proposer un prix adapté. Les informations à recueillir puis à reporter dans le contrat sont de deux ordres :
- Lobjet de la mission : pour un contrat de stylisme ou de modélisme, on précisera les caractéristiques de la collection au titre de laquelle le contrat est conclu : type de collection (homme, femme, enfant), saison, nature de la collection (vêtements de jour ou de nuit, lingerie, accessoires, etc.)
Il est important de mentionner le nombre de modèles à créer, surtout si le créateur est rémunéré au forfait.
- Le contenu des prestations : Il sagit des tâches entrant dans la mission du créateur. En clair, quelles prestations intellectuelles et réalisations matérielles seront fournies au client pour le prix convenu.
Le contrat type de stylisme ou de modélisme proposé par lADAE ESMOD comporte une liste de prestations « standard », avec possibilité de rayer les mentions inutiles. Si certaines tâches paraissent plus ou moins évidentes (par exemple, pour un styliste : proposer des thèmes et un plan de collection, faire une étude de coloris et de matières), dautres le sont moins.
En particulier, si le client demande un suivi de la collection après remise des travaux de création et fabrication des prototypes, il convient de bien sentendre sur ce que lon entend par suivi : sagit-il « seulement » de contrôler la conformité des prototypes par rapport aux réalisations de créateur ou de conseiller, voire dassister le client dans la mise en place et la commercialisation des produits ?
De telles précisions sont importantes, car elles ont un impact sur le volume de travail à accomplir, donc sur le prix à proposer (surtout, là encore, en cas de rémunération forfaitaire du travail).
4/2. Les conditions financières :
- Les honoraires de création : Il est courant de stipuler au contrat que les honoraires de création sont dus, quel que soit lusage que le client pourra réserver aux travaux et réalisations du créateur. Cette clause est légitime. En effet, le créateur nest pas maître de la fabrication et de la commercialisation des produits, il est donc naturel que les prestations commandées et dûment accomplies soient rémunérées en toute hypothèse.
Tous les modes de rémunération sont théoriquement possibles : facturation au temps passé (base horaire, journalière ou mensuelle), à la pièce, au forfait.
Le forfait est très répandu. Il permet au client de maîtriser son budget de création. Cette formule ne présente pas dinconvénient, pour autant que les travaux couverts par le forfait soit clairement délimités. Sinon, le risque pour le créateur est de se trouver confronté à un volume de travail disproportionné au regard de la rémunération convenue, sans pouvoir ajuster celle-ci. Il est avisé de préciser que le forfait sapplique pour X modèles commandés et/ou X réunions, et de prévoir un honoraire de dépassement au-dessus de ces quantités (X euros par journée supplémentaire de travail, par exemple).
Il est également conseillé de prévoir un paiement fractionné au fur et à mesure de lexécution des prestations, plutôt quun paiement unique en fin de contrat, une fois les travaux remis au client. Plusieurs modalités sont envisageables : par exemple, en trois versements (1/3 à la commande, 1/3 à la présentation des premiers travaux ou à une date prédéfinie, 1/3 à la remise des travaux définitifs ou à telle date)ou, si le client refuse de régler un acompte à la commande, en deux versements. Pour les honoraires de dépassement, en revanche, la facturation ne peut intervenir quaprès réalisation du travail.
Certains clients proposent de rémunérer le travail de création par un pourcentage sur les ventes. Cette formule est à déconseiller absolument, car elle contraint le créateur à travailler avant dêtre payé, fait peser sur lui un risque exorbitant (il ne sera pas ou faiblement rémunéré en cas déchec commercial, dabandon de commercialisation par le client, etc.), et rend pratiquement impossible tout contrôle. Elle nest acceptable que si elle saccompagne du versement dune avance forfaitaire, non récupérable par le client en cas de mévente ou dabsence de commercialisation (autrement dénommée « avance minimum garantie »).
On rappellera par ailleurs que la TVA doit être ajoutée aux honoraires, à partir du moment où les recettes réalisées par le créateur au cours de lannée dépassent le seuil de 175000 Frs (26700 euros), ou bien si le créateur a déclaré opter pour lassujettissement au régime de la TVA ( afin de pouvoir récupérer la taxe quil supporte sur ses propres achats professionnels : par exemple : achat de matériel informatique). Depuis le 1er avril 2000, le taux de la TVA est de 19,60%. Dans le cas de prestations exécutées en France pour un client étranger, la TVA na pas à être facturée si le client est établi hors de la Communauté européenne ou si, étant établi dans un Etat membre de la CE, il est déjà assujetti à la TVA dans son pays.
Concernant, enfin, la prestation des factures, plusieurs mentions sont obligatoires, lomission de certaines dentre elles pouvant être sanctionnée par une peine damende
- Le nom ( ou la raison sociale) et ladresse du prestataire et ceux du client ;
- La date et le numéro de la facture ;
- La désignation et le prix unitaire HT des prestations facturées ;
- Le taux de la TVA éventuellement applicable ou, à défaut, la mention « TVA non applicable » ;
- Les rabais, remises ou ristournes accordés et chiffrables ;
- Le délai de paiement (par exemple : « facture payable à réception »).
- Les frais : Il est usuel que les frais spécialement exposés par le créateur pour laccomplissement de sa mission soient pris en charge par le client : frais de déplacement et de séjour (pour se rendre dans les locaux du client par exemple), frais techniques et de shopping (achats de catalogues, déchantillons de tissus, de produits, etc.).
Mieux vaut cependant lécrire expressément, pour éviter toute ambiguïté.
Le plus souvent, ces frais sont avancés par le créateur et remboursés par le client sur présentation des justificatifs (factures). Mais il est également concevable, si les dépenses à engager sont lourdes pour le créateur, de prévoir une formule de provision sur frais au démarrage du contrat, avec régularisation en fin de contrat au vu des frais réellement exposés (et, le cas échéant, compensation automatique avec les autres sommes restant dues par le client).
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À venir dans une deuxième partie : les délais, les autres choses utiles, les closes de cession des droits d'auteur, les closes visant à sanctionner un défaut de paiement, etc.
Dans le numéro 37 de notre Adae Esmod Info
Pour les adhérents de L'ADAE, celle-ci tient à votre disposition un nouveau contrat-type de stylisme free-Lance réactualisé avec le concours de Maître Anne Saffard.
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