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parcours

Valérie Thévenot
par Claire Wargnier

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adae esmod info
éditorial
procès-verbal d'inventaire
technomodes
les tissus flirtent avec le soleil
passé-présent
surfwear, de la vague à la vogue
sillage
Pierre Martinez
parcours
Valérie Thévenot
escapade
divergence parallèle
médébu
Fabien Nobile
expolivres
exotisme, surréalisme...
net only
elles ont créé leur propre site
La présentation de son activité sur le net se propage, et pas seulement pour les grandes entreprises ! On y trouve aussi des PME, des entreprises individuelles et des indépendants. En effet, s'il n'est pas forcément un outil commercial de notoriété ou de publicité, le site individuel présente...
Suite...
Si je ne suis pas sûre d’un produit, je le vire ; il doit nous ressembler... Mon travail chez Quiksilver a bien évolué. Actuellement un bon produit de la ligne ROXY, c’est 20.000 à 25.000 pièces, un produit normal, disons, 8.000 à 15.000 pièces ; un moyen, 2.000 à 5.000 pièces et nous ne produisons pas en dessous de 1.000. J’ai donc avec moi une équipe internationale de stylistes dont beaucoup viennent d’Esmod et comme j’aime continuer à dessiner, j’ai une assistante qui s’occupe du suivi avec les fabricants. Nous élaborons les produits et son développement dans chaque couleur (4 ou 5), la mercerie en 8 couleurs est développée exclusivement pour Quiksilver ainsi que les textiles dans nos couleurs et les imprimés qui nous sont exclusifs...
Le plus important, en fait, c’est le plan de collection d’après les études de marché ; ce travail me prend 3 semaines à chaque collection. Je fais mon plan de façon pyramidale, en plaçant chaque produit à sa place avec le calcul de prix. L’étude de celui-ci est primordiale, il faut savoir assurer la marge. Si je ne savais pas faire ça, à l’heure actuelle, je ne serais qu’assistante ou styliste en second.

Là, je dois dire que le réalisme de mes études à Esmod m’a beaucoup servi. Nous assurons les dossiers pour la production. Toute la collection est faite sur ordinateur : les dossiers techniques sur Ragtime, les croquis et les imprimés sur Illustrator 8.0 ou 9.0 ; nous travaillons aussi avec Photoshop pour certaines utilisations spécifiques.
Je ne peux actuellement embaucher quelqu’un que s’il dessine sur ordinateur. Nos recherches sur les produits aimeraient profiter plus de la recherche textile, mais les prix sur les textiles techniques nous empêchent d’avancer. En effet, si les sportifs sont prêts à payer cher un produit technique, il n’en est pas de même pour le grand public qui n’apprécie pas forcément la différence étant donné qu’il n’utilise pas le produit dans sa fonction réelle. C’est lui qui freine la technique car s’il y avait plus de consommation, les prix baisseraient. Je pense que c'est surtout un problème de fille, dont les centres d'intérêt par rapport au vêtement et à son prix sont souvent loin de ceux des garçons plus proches de la technique et du confort. Nous utilisons donc des Polyesters ou des Polyamides ultra légers pour les produits surf et un peu moins légers pour le skate. Le Cordura ultra résistant et apprécié des skateuses reste très cher. L’ajout du kevlar aussi, augmente considérablement le prix d’un produit. Les textiles transbronzants ne nous offrent pas toutes les possibilités puisqu’on ne les trouve que dans des coloris foncés ou avec des imprimés chargés ; cette maille élasthanne est tellement fine que dans des coloris clairs, elle est transbronzante et…translucide.

A l’heure actuelle, toutefois, nous travaillons un Denim pour le snowboard, respirant et protecteur qui a beaucoup de succès ; il a l’aspect jean pour sa couleur mais n’est pas en coton. Le grand public était prêt à l’adopter. Mais avec la diversité de la ligne, je peux utiliser des textiles très divers allant du polyamide à la broderie anglaise. Nous continuons évidemment à développer nos produits en pensant à des systèmes (aération, ergonomie,…) que peuvent nous offrir la coupe des vêtements et leur fabrication. Notre collaboration avec Goretex sur le textile snowboard dans les fibres et les finitions nous apportent beaucoup. Maintenant que la ligne ROXY est bien implantée sur les marchés Fashion et Sportswear, j'aimerais développer plus la partie très technique qui représente 10% de ma collection actuellement." ...
Cela, je suis sûre, mademoiselle Valérie, que vous y arriverez car pour vos trente et un ans, on ne peut déjà que s’enorgueillir d’un si beau parcours ! Et malgré le réalisme de vos propos, c’est curieux comme il nous reste un sentiment de vacances. AH, cela est sans doute encore dû à l’image développée par Quiksilver. Réussi, non ? Surtout quand on pense que Quiksilver, c’était 150 personnes en 1996 et 555 personnes aujourd’hui pour l’Europe.

_association des anciens élèves d'esmod