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surfwear, de la vague à la vogue
par Pascal Montfort

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Quiksilver... deviendra vite de l’or

Quiksilver est né à la fin des années 60, dans une petite ville australienne. Deux surfeurs, Alan Green et John Law, décident de concilier leur passion pour la glisse et les impératifs de la vie quotidienne en créant leur entreprise. Ils débutent en réalisant des shorts adaptés techniquement à la pratique de leur sport favori.
Par ailleurs, ils désirent des produits dont l’esthétique renvoie à l’esprit du surf. Porter Quiksilver, c’est adopter une attitude. Leurs premiers shorts ont un succès qui dépasse leurs espérances et la marque est vite propulsée au premier rang du « surfwear » naissant. Cette place, Quiksilver ne la perdra jamais, gagnant auprès d’un public de plus en plus large et international la réputation d’une marque authentique, apportant un soin inégalé à la conception de ses produits. Cette authenticité, la marque la doit à la passion de la glisse qui est le leitmotiv du management. Chez Quiksilver, les stylistes surfent, les graphistes surfent, le patron, lui-même, n’hésite pas à éteindre son téléphone portable si les vagues l’appellent. La marque sait donc reconnaître les sportifs exceptionnels qui véhiculeront le rêve.
Ainsi, depuis le début, ils s’associent aux plus doués. Dans les années 60, c’est Jeff Hakman qui glisse pour la marque. Il remporte toutes les compétitions de son époque et devient vite un membre actif du label. « Mr Sunset », comme on le surnomme, prend la licence de Quiksilver pour les USA. Le succès est énorme : à la qualité des produits s’ajoute l’aura de Jeff, au moment même où le surf s’ouvre justement au professionnalisme. C’est ce qui est l’autre force traditionnelle de Quiksilver : l’alliance d’une marque et des meilleurs sportifs du moment.
Plus tard, la marque « supporte » Kelly Slater qui est LA légende du surf. 6 fois champion du monde, Kelly détient un record historique et « révolutionne » le sport. Quand Quiksilver l’intègre dans son équipe, en 1991, chacun sait que ce choix est judicieux mais personne n’imagine cependant que le jeune homme deviendra une véritable rock star des plages. On le verra même dans l’ « hyper-médiadiquissime » série télévisée « Alerte à Malibu ».

Couvertures du catalogue «Roxy», lignes de vêtements pour les jeunes filles de 15-25 ans, par Quicksilver
En France, le siège social a pris racine au Pays basque (quel étrange hasard...) pour être plus proche des « spots » (lieux de pratique du surf) et des événements qui rassemblent leur coeur de cible...les surfeurs.
Quand les trois américains ( Jeff l’américain, Harry l’Australien, et John Winship le néo-zélandais ) de la marque débarquent en Europe pour la première fois, ils parlent à peine le français ( heureusement qu’il ont Brigitte la française ! ). Ils aiment se souvenir qu’à cette époque, il n’ avaient « ni logement, ni carte de séjour, et aucune expérience sur la façon de diriger une entreprise (...)mais c’est sans doute pour cela qu’ils ont réussi ». Quiksilver est aujourd’hui un standard international dans l’industrie du sportwear ; synonyme de qualité, d’authenticité, et de l’équipe sportive la plus incroyable de la décennie, du surf au snowboard et du windsurf au skateboard. Mais Quiksilver, c’est aussi une image à la notoriété parfaite, qui commence avec un logo identifiable au premier coup d’oeil. Le graphisme et les modèles traduisent un mode de vie idéal. Le message est simple et efficace. Quiksilver existe pour ceux qui ont choisi de glisser sur une planche le plus souvent et le plus longtemps possible. Quelque soit le terrain ou la saison. Voilà pourquoi, Quiksilver est une métaphore visuelle de ce que « nous » sommes et de ce que « nous » réclamons, et qui a généré un phénomène planétaire. C’est une marque née des éléments, où engagement et spontanéité sont essentiels. Quiksilver, c’est l’adrénaline d’une vie chargée d’esthétique, où formes et fonctionnalité sont les clés de la réussite. A travers différentes lignes de vêtements « Roxy » (jeunes filles de 15-25 ans), « Young Men », « Boys and Kids » (8-16 ans),
« Essentials », « Wintersports », « Wetsuits », la marque habille désormais tous ceux qui partagent le désir de mettre le sens du style au service d’un style de vie.

Parmi les autres énormes succès commerciaux qui sont partis d’une obsession passionnelle pour les sports de glisse, on soulignera Rip Curl qui habille désormais monsieur et madame « Toulmonde ». Et Kanabeach, une marque de surfwear 100% bretonne qui s’exporte aujourd’hui aux quatre coins du globe.
On pourrait agrandir cette liste encore et encore mais ne vous leurrez pas, il ne suffit pas de dessiner une planche de surf sur une chemise ou de réaliser un catalogue bourré de « bikini-girls » californiennes pour que votre « fausse-marque » de surfwear devienne mythique. Rappelez-vous qu’avant d’être crédible auprès des « rebelo-musclo-bronzés » et autres « extrêm-riders », il vous faudra vous battre contre de bien vilaines vagues et digérer plusieurs hecto-litres d’eaux salées. Fonction before Fashion !!!

_association des anciens élèves d'esmod