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Cela, on peut le dire, dans bien des situations il faut être sur mesure !
Isabelle - Isabelle lHemeillet, promotion 96 - nest pas, à proprement parler, ce quon appelle une débutante. Mais ses multiples expériences depuis sa sortie de lécole dans des secteurs très divers, la mettent en situation de challenges permanents. Comme beaucoup de modélistes dailleurs, elle est confrontée à lévolution des tendances, à celles de techniques différentes dans chaque secteur où elle évolue, et elle doit savoir sadapter.
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> Sortie de la classe Couture, elle commence son parcours chez Pronuptia en assistant la directrice de collection dans lélaboration de modèles de Christian Lacroix. Beau début ! Puis, quelques mois après, elle intègre la petite équipe de Costantino et Ravaillac où elle est assistante de style et modéliste mais toujours dans la robe de mariées. Elle comprend vite que ce petit marché va la bloquer dans sa progression et profite de loccasion qui lui est donnée de travailler avec une modéliste free-lance pour séchapper et se lancer dans de nouvelles aventures.
Là, ça y est ! Car Isabelle aime le changement et se sent à laise dans ce mode de fonctionnement qui lui permet de côtoyer de multiples situations et de satisfaire des demandes diverses. Kenzo, Christian Tournafol, Tasouris, Stella Cadente, Paul et Joe, Muji soit en free-lance, soit intégrée quelques semaines ou quelques mois dans une entreprise. Comme chez Salomon où elle vient de passer plusieurs mois afin délargir son expérience au monde de la fourrure.
> « Lorsque je commence une mission dans un univers qui mest inconnu, je préviens bien sûr de mes lacunes, mais ce que veut lentreprise qui memploie, cest une bonne modéliste ; ladaptation à la matière notamment, nest pas ce qui leur fait peur car cela, eux, ils connaissent. », dit Isabelle.
"L'avantage du free-lance, c'est la disponibilité qui me permet de choisir d'aller dans les entreprises de mon choix. C'est grâce à cette facilité de déplacement que j'ai pu l'année dernière partir à Riad en Arabie Saoudite. Qui aurait pu me dire lorsque j'étais petite fille à Saint-Quay Portrieux (côte d'Armor), je partirais si loin pour réaliser une commande princière ! Moi, bien sûr, car il faut vous dire que j'avais pour voisin un styliste Haute Couture, ancien élève d'Esmod et qui a toujours travaillé pour les personnalités du Moyen-Orient. Je passais mes mercredis après-midi à dessiner des robes de princesse ! C'est, appelée par mon ami de Saint-Quay, installé depuis en Arabie Saoudite dans sa propre maison de Couture que je suis partie l'année dernière pour faire la robe de mariée d'une des princesses de la famille royale."
Voilà donc la petite Isabelle partie rejoindre son rêve !
" Habillée dès l'arrivée de la tenue traditionnelle des femmes - on peut le dire, un peu loin du corps et du sur mesure me voilà véhiculée de l'hôtel à l'atelier. Puis de l'atelier à la demeure de la princesse, pour la mise au point du dessin avec Thierry Saker, mon ami styliste, ainsi que pour le choix des matières et enfin la prise de mesures que je dois impérativement faire. Il faut que ce soit une femme modéliste qui approche la princesse. Plusieurs essayages et plusieurs voyages après, il ne me reste plus qu'à revenir pour l'exécution de la robe. Quinze jours de montage dans des matériaux blancs et dans une ville surchauffée, me laisse le souvenir d'un lavage de main perpétuel."
> "Ce genre de réalisation est extrêmement enrichissant car outre l'expérience humaine, la découverte d'une nouvelle culture, le challenge de la réalisation, il m'a donné le sentiment d'un cheminement proche de celui des compagnons lorsque au bout de leur apprentissage, ils réalisaient leur chef-d'uvre. Le travail couture par l'exclusivité de la réalisation mise en uvre est peut-être le seul qui me donne ce sentiment. En travaillant pour une personne avec un modèle exclusif, je participe à un moment heureux en réalisant le seul vêtement dont elle se souvienne toute sa vie. "
"Ma récompense a été d'être invitée au mariage. Une réception de femmes où j'ai pu faire venir (prétextant mon incapacité à dialoguer en arabe) mon assistante, une jeune fille saoudienne éblouie elle aussi par le faste de la réception. Une réception haute en couleurs que je ne suis pas prête d'oublier! "
> Et maintenant, Isabelle, quels nouveaux projets ? Une nouvelle robe de mariée en Arabie Saoudite ?
- Non, en France. La mienne, bien sûr !
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